03 février 2010

Le Lancet rétracte, 12 ans après, une étude sur le lien entre le vaccin ROR et l'autisme

LE POINT.FR

L'événement est exceptionnel : la célèbre revue médicale britannique The Lancet a annoncé hier la rétractation d'un article publié en 1998 qui faisait un lien entre le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) et des troubles autistiques liés à une maladie inflammatoire de l'intestin. Cette décision survient quelques jours après qu'une instance disciplinaire du General Medical Council (l'équivalent de l'Ordre des médecins) a confirmé que les travaux du Dr Andrew Wakefield étaient non éthiques, "malhonnêtes" et "irresponsables".

Ce sujet avait suscité de très nombreuses polémiques et entraîné une baisse de la vaccination ROR au Royaume-Uni.
En 1998, alors qu'il existait déjà un débat sur l'innocuité du vaccin ROR, le Lancet publiait cette étude décrivant douze enfants qui avaient présenté une inflammation intestinale ressemblant à une maladie inflammatoire de l'intestin, ainsi que des troubles du comportement qui ressemblaient dans la majorité des cas à un autisme. Un lien temporel avec la vaccination ROR avait été alors rapporté chez huit enfants ; pour un autre cas, il avait été fait un lien avec la rougeole ; les trois autres cas avaient aussi été vaccinés, mais un peu plus anciennement. Les chercheurs soulignaient alors le fait que le lien entre la vaccination et ces troubles intestinaux et comportementaux n'était pas certain mais le suggéraient fortement.
Cet article, publié alors qu'il y avait déjà à l'époque une polémique outre-Manche sur le vaccin contre la rougeole - qui portait au départ sur un risque de maladie inflammatoire de l'intestin, la maladie de Crohn -, a entraîné de façon durable une baisse significative de la vaccination ROR au Royaume-Uni, ce qui a été associé à une résurgence de la rougeole.
Dès 2004, pourtant, un journaliste avait mis en évidence plusieurs mensonges dans cet article et découvert que, contrairement à ce qu'affirmaient les auteurs, l'étude n'avait pas obtenu d'avis favorable d'un comité d'éthique. Néanmoins, à l'époque, le Lancet avait rejeté les informations du journaliste et refusé de se rétracter. C'est maintenant chose faite. Les spécialistes espèrent que cette décision aidera à rétablir la confiance dans cet important vaccin et l'intégrité de la littérature scientifique.


12 ans pour retirer une étude manifestement pourrie, comme le journaliste d'investigation Brian Deer l'avait révélé en 2004. Le Lancet a beaucoup perdu de sa réputation dans cette histoire. Le comité de lecture de cette revue prestigieuse sommeillait, sans doute. A moins qu'il n'ait jugé politiquement correct de laisser s'exprimer les adeptes de l'anti-vaccination dans le Lancet, pour ne pas être accusé de partialité.

01 février 2010

Overdose homéopathique

Ce samedi 30 Janvier 2010 à 10h23, un groupe international de sceptiques baptisé "10.23" en l'honneur de la constante d'Avogadro, ont ingéré un tube entier d'arsenic... homéopathique. avec le risque de provoquer une overdose de ce produit prétendu puissant par ses fabricants.

La préparation homéopathique en question est vendue pour lutter contre l'insomnie, l'anxiété, la dépression et l'intoxication alimentaire. Selon le principe numéro 1 de l'homéopathie, soigner le mal par le mal, l'arsenic (dilué et 'succussé', comme le prescrit la magie homéopathique) serait donc paré de toutes ces qualités. Un tube contenant 84 de ces 'puissantes' pillules pourrait donc certainement plonger dans un coma fatal celui ou celle qui serait assez fou pour les prendre d'un seul coup.
Qu'on se rassure, aucun effet primaire ni secondaire n'a été observé chez les sceptiques volontaires ayant mis leur vie en jeu avec autant de légèreté.

En effet, la dilution du produit utilisé serait de "30X", selon la terminologie homéopathique, c'est-à-dire d'un nombre 1 précédé de 29 zéros après la virgule (10-30 en notation mathématique). A supposer que le produit dilué possède une mole au départ (6,022 x 1023 molécules, selon la constante d'Avogadro), il y aurait donc une chance sur quelques millions de trouver un seul atome d'arsenic dans chacune des pilules du tube. Même multiplié par cent pilules, les risques sont faibles. Qui plus est, un atome ou deux d'arsenic ne constitueraient pas une dose active, encore moins mortelle.

Ce qui a permis à nos amis sceptiques d'échapper à la mort certaine qui était promise, en théorie, par les docteurs Diafoirus prescrivant ce remède de perlimpimpin.

On entend déjà les adeptes de cette pseudo-médecine s'outrager du ridicule jeté sur leurs produits sucrés favoris. Certains prétendent que "moins on en prend, plus l'effet est important". Voila une affirmation singulière, car alors ne rien prendre du tout aurait un effet encore plus spectaculaire ! Ce qui correspond à un effet placebo.

Le fait est que personne n'a jamais réussi à trouver la moindre théorie qui expliquerait comment un produit totalement absent d'une préparation pourrait agir sur un organisme. Le défunt Jacques Benveniste, subventionné par les labos homéopathiques, avait cru trouver un mode d'action grâce à la "mémoire de l'eau" et était même allé jusqu'à suggérer qu'il était possible 'd'activer' une préparation par transmission électronique. Un test effectué sous contrôle d'un illusionniste américain célèbre, James Randi, avait mis un point final aux prétentions de Benveniste, reprises par Madeleine Ennis. Les recherches de Benveniste lui avaient valu deux IgNobel Awards, les prix remis pour 'récompenser' les recherches scientifques les plus mauvaises ou ridicules de la planète.

http://www.pseudo-medecines.org/articles.php?lng=fr&pg=9
http://charlatans.info/homeopathie.shtml