04 mars 2008

Des suppléments alimentaires ? Pas pour remplacer l'hygiène de vie !

La supplémentation en vitamines ou en oligo-éléments ne remplacera jamais une bonne hygiène de vie. C'est la conclusion - honnêtement peu surprenante ! - d'une équipe américaine. Celle-ci a montré en effet, que la prise de vitamines C, E et B9 ne réduisait en rien le risque de cancer du poumon chez les fumeurs…

Le Pr Christopher Slatore de l'Université de l'Etat de Washington à Seattle, a suivi plus de 77 000 personnes des deux sexes, âgées de 50 à 76 ans. Toutes prenaient des suppléments vitaminiques. Or en 4 ans de suivi, 521 cancers du poumon ont été diagnostiqués.

Surprise, l'auteur a observé une très légère augmentation du niveau de risque parmi les adeptes de la vitamine E. Mais c'est bien chez les fumeurs qu'il est apparu le plus important. Du coup souligne-t-il, « l'idée qu'une supplémentation en vitamines serait sans risques et susceptible de mimer les effets bénéfiques des fruits et légumes est totalement fausse ». Les suppléments alimentaires ne sont pas là pour compenser une hygiène de vie défaillante. Tout au plus peuvent-ils corriger les carences liées au profil de chaque individu.

Source : American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, 29 février 2008


Encore un clou dans le cercueil des adeptes des suppléments vitaminiques, dans une population ou les vitamines sont pléthoriques et où les seules personnes à risque sont les anorexiques.

Sectes - "La santé est l'un des domaines de prédilection des sectes"

L'élu UMP Jacques Myard demande l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire sur les sectes axée sur les domaines médical et paramédical.
Domaines dans lesquels le phénomène sectaire présente une"réalité grave", selon le député.


Alexandra GUILLET

LCI.fr : Pourquoi avez-vous demandé au président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, la création d'une nouvelle commission d'enquête sur les sectes ?
Jacques Myard, député-maire UMP de Maisons-Laffitte : A un moment où certains nient les dangers des dérives sectaires, il me paraît opportun de rappeler la réalité du phénomène. A travers les trois commissions d'enquête que l'Assemblée a déjà instituées, et auxquelles j'ai participées, nous avons pu constater une montée en puissance du phénomène sectaire. Loin de s'étioler, la réalité est prégnante et parfois très sordide. Notamment lors de la dernière commission d'enquête, qui portait sur la protection des mineurs, nous avons constaté qu'il y avait des cas totalement étonnants comme Tabitha's place, dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette secte enferme les gosses dans une espèce de monde éducatif parallèle, coupé du monde, et où les corrections corporelles existent encore. De surcroît, nous avons effleuré, dans le cadre de cette commission, la question des charlatans en médecine. Je crois que là aussi il y a une situation qui doit interpeller les pouvoirs publics. Nous devons une nouvelle fois mettre en exergue des pratiques qui sont très préjudiciables à la vie des plus faibles.

LCI.fr : Sur quoi vous basez-vous pour dire cela ?
J.M. : Nous avons eu plusieurs cas de personnes qui ne se sont pas soignées et qui ont été emportées par des maladies terribles, parce qu'elles ont écouté des pseudo-thérapeutes ou des adeptes de médecines parallèles. La santé est l'un des domaines de prédilection des sectes. C'est cette piste-là qu'il faut désormais creuser. Que certains voient de l'espoir dans des thérapies innovantes, cela peut se comprendre sur le plan humain. Mais que d'autres vivent de cette crédulité et de la faiblesse de certains de nos concitoyens est proprement révoltant.

LCI.fr : Vous allez semer la zizanie chez les thérapeutes ?
J.M. : Mais j'y compte bien ! Et j'appuie notamment l'initiative de Bernard Accoyer qui a fait entrer dans le code de la Santé un texte qui dit que n'importe qui ne peut pas utiliser le titre de thérapeute, et notamment celui de psychothérapeute, réservés à des médecins. Malheureusement les décrets d'application mettent du temps à sortir car il y a des pressions en tout genre. J'ose espérer que cette commission d'enquête, notamment pour tous les centres paramédicaux, servira à faire avancer ce dossier qui est une réalité grave. J'ai déjà reçu l'appui de nombreux députés. J'ai bon espoir que ma requête aboutisse dès la reprise des débats au Parlement.

LCI.fr : Le rôle de la Miviludes - mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires - a été pas mal décrié ces dernières semaines. Qu'en pensez-vous ?
J.M. : La Miviludes est indispensable ! Evidemment, ce n'est pas elle qui va prendre des décisions coercitives à propos de dérives sectaires, mais elle remplit remarquablement son travail d'alerte et de publicité sur certains agissements. S'il y a un doux dingue qui veut fonder un nouveau mouvement religieux, libre à lui, nous sommes en démocratie. En revanche, si ce doux dingue prône que les enfants doivent être frappés, ou qu'ils ne doivent pas avoir de transfusion sanguine ou qu'ils ne doivent pas aller à l'école mais s'asseoir sur le grand chêne pour être inspirés naturellement par des ondes cosmiques, on est en droit de se poser des questions. Je me félicite aussi que la ministre de l'Intérieur vienne de rappeler aux préfets la réalité du phénomène et qu'elle ait demandé la mise en place de groupes spécialisés dans la surveillances des dérives sectaires.

LIC.fr : Que pensez-vous de cette nouvelle affaire de séquestration, en Sardaigne, d'une adepte de la scientologie, Martine Boublil ?
J.M. : Malheureusement, c'est récurrent avec la scientologie. Quand un des membres veut s'en aller, on le séquestre. Ça prouve bien la nature de cet organisme.

Un astrologue, botte secrète des Anglais contre Hitler

Par Loïc VENNIN

LONDRES (AFP) - Au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, Londres avait cru avoir trouvé l'arme secrète pour battre Hitler: un astrologue aussi farfelu que mystérieux qui assurait détenir la clef du mode de pensée du Führer.

"Hitler croit en l'astrologie et si je fais les mêmes calculs que ses astrologues, je connaîtrais ce qu'on lui conseille... et cela pourrait profiter aux Britanniques": c'est armé de cet argument apparemment sans faille que Louis De Wohl devient capitaine et, jusqu'à la fin de la guerre, sera "le prophète" de Londres, comme l'appellera plus tard la presse.

L'histoire est connue depuis 1952, quand l'astrologue a publié une autobiographie très flatteuse intitulée "Le Nostradamus moderne".

Mais les Archives Nationales britanniques, qui lèvent mardi un demi-siècle de secret sur le dossier "Louis De Wohl" révèlent ce que l'on savait moins : le MI5 (services de renseignements intérieurs) avait prévenu de façon répétée que le supposé "brillant scientifique" était un imposteur.

Né à Berlin le 24 janvier 1903 de parents hongrois, Lajos Mucsinyi Wohl, de son vrai nom, vivote en écrivant des romans de gare avant de s'exiler en 1935 au Royaume-Uni où il se présente comme un astrologue émérite.

Il francise son prénom "Lajos" en "Louis" et s'ajoute une particule pour se faire appeler "De Wohl". Il assure dorénavant être le fils d'un noble hongrois.

Il prétendra aussi être descendant du poète allemand Heine, tout comme du baron Dreyfus, associé à la famille Rothschild.

A qui veut bien le croire, il vend des horoscopes personnalisés. Son entregent aidant, Louis De Wohl réussit à se faire des clients jusque dans les plus hautes sphères.

Il en profite à chaque fois pour placer son boniment: "J'ai trouvé que toutes les entreprises majeures de Hitler avaient été effectuées +sous de bons auspices+. Les +intuitions divines+ de Hitler ne sont en réalité qu'une simple connaissance des conjonctions planétaires", écrit-il dans une lettre.

Ainsi, et comme l'astrologie n'est selon lui qu'un "calcul mathématique", il suffit de reproduire les prédictions des astrologues de Hitler pour savoir ce qui lui est conseillé et posséder un avantage décisif sur l'ennemi.

A ceux qui auraient l'esprit trop cartésien, il ajoute: "La question n'est pas de savoir si nous accordons une valeur scientifique à l'astrologie. Ce qui compte, c'est que Hitler suit ses préceptes", affirme De Wohl.

Le laïus finit par convaincre: en 1938, De Wohl est employé comme "propagandiste" par le Special Operations Executive (SOE, responsable des opérations derrière les lignes ennemies).

On ira jusqu'à lui fournir un appartement de fonction à Grosvernor House, en plein coeur de Londres.

Pourtant De Wohl fait grincer quelques dents. "De Wohl est un pur charlatan au passé mystérieux si ce n'est louche": ce genre de note, écrite en février 1942, abonde dans le dossier du MI5.

"Aucune de ses prédictions ne s'est matérialisée si ce n'est celle de l'entrée en guerre de l'Italie, qu'il a faite à un moment où cela devenait évident", accuse un autre agent.

Mais le MI5 n'a aucun poids sur le SOE, dont le directeur, Charles Hambro, est persuadé que De Wohl est "quelqu'un de splendide et ne veut rien entendre contre lui", regrette une fiche du MI5.

Et le pire n'est même pas dans le dossier du MI5. Comme le rappelle Chris Andrew, historien des services secrets britanniques: "Louis de Wohl a persuadé Whitehall (le quartier du gouvernement britannique, ndlr) que Hitler était obsédé par l'astrologie... C'est complètement faux."

L'un des astrologues du dictateur, Karl Ernst Krafft, finira dans le camp de Buchenwald.


Si l'astrologie n'est "qu'un calcul mathématique", comment se fait-il que les prévisions astrologiques soient aussi contradictoires selon les astrologues ? Si le calcul de la position des planètes dans le ciel au moment de la naissance est bien un calcul astronomique (le "thème astral"), les prévisions en fonction de ce "thème astral" relèvent de la poésie, du flou et de l'imagination personnelle de l'astrologue. Il était donc évident que cette discipline ne permettait en aucun cas de prévoir les âneries que les astrologues d'Hitler auraient pu débiter, à supposer en premier lieu que celles-ci aient eu la moindre influence sur les décisions militaires d'Hitler.
Bien sûr, il n'y a aucune validation scientifique de l'astrologie, qui est depuis plus de trois mille ans une vaste fumisterie.