20 juin 2008

Plagiat, falsification de données: les scientifiques trichent souvent

Agence France-Presse, Paris

Les scientifiques trichent beaucoup plus souvent que l'on ne pensait jusqu'à présent, révèle un sondage réalisé aux États-Unis auprès de plus de 2000 d'entre eux, à paraître jeudi dans la revue britannique Nature.

Selon cette étude, près de 9% des 2212 scientifiques interrogés, appartenant à 605 institutions américaines dépendant des Instituts nationaux de la Santé (NIH), ont eu vent d'une tricherie dans les trois ans précédant l'enquête, soit un total de 201 cas. Ou 3 incidents pour 100 chercheurs chaque année.

Les auteurs de l'article, travaillant au Bureau de recherche sur l'intégrité (Ori), soulignent que si l'on extrapole ces résultats à toute la communauté de chercheurs soutenus par le département de la Santé (DHHS), quelque 2325 actes de mauvaise conduite sont commis chaque année aux États-Unis par des scientifiques liés aux NIH, dont 1000 ne seraient pas détectés.

Ces malversations concernent des plagiats (36%), ou encore des données, rapports, publications ou demandes de bourses fabriqués de toute pièce ou falsifiés (60%).

Le nombre de cas de mauvaise conduite rapportés à l'Ori est très bas, avec à peine 24 enquêtes lancées chaque année pour des affaires ayant un lien avec un financement des NIH, soulignent les auteurs, Sandra Titus, James Wells et Lawrence Rhoades.

Selon eux, plusieurs actions devraient être engagées pour limiter la tricherie, dont une culture de tolérance zéro, une protection des délateurs ou une action auprès des tuteurs pour qu'ils forment leurs collaborateurs au respect de l'honnêteté.

18 juin 2008

Elizabeth Teissier avait prédit la victoire de l'équipe de France à l'Euro

AFP - Mercredi 18 juin, 19h16

GENÈVE (AFP) - L'astrologue Elizabeth Teissier avait prédit la victoire... de l'équipe de France à l'Euro-2008 et "un moment unique dans la vie" du sélectionneur Raymond Domenech, dans une chronique parue mercredi dans le magazine suisse l'Illustré.
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"Le ciel de Raymond Domenech, comparé à celui de la finale de l'Euro, m'a éblouie", écrit Elizabeth Teissier.

"Ce verseau ascendant vierge vit un moment unique dans sa vie, à l'instar d'Alain Prost en 1985, lorsque je lui ai annoncé qu'il serait champion du monde", poursuit-elle.

"De là à conclure que la France va gagner l'Euro, il n'y a qu'un pas, que je franchis allégrement!", prédit l'astrologue dans sa chronique, parue au lendemain de l'élimination de l'équipe de France de l'Euro.


Si Elizabeth Teissier est aussi fiable pour ses prévisions professionnelles que sentimentales, le sélectionneur de l'équipe de France peut trembler en attendant la réponse de sa dulcinée. Heureusement pour lui, il arrive qu'Elizabeth Teissier tombe juste... Par le simple hasard, comme tout le monde.

17 juin 2008

Hépatite B : la France toujours à la traîne

Par Destination Santé

Plus de 10 ans après « l'affaire » du vaccin anti-hépatite B et de son rôle supposé dans l'apparition de cas de sclérose en plaques (SEP), la France nage toujours dans ses contradictions. Onze études ont déjà écarté toute relation entre la SEP et ce vaccin… Et pourtant rien n'y fait : les Français et une partie des professionnels de santé le boudent toujours. Petit retour sur une épine dans le pied, dont un récent rapport de l'OMS ravive le piquant…
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« Dix ans après, la France a encore du mal à augmenter sa couverture vaccinale contre l'hépatite B » nous explique sur un ton très diplomatique (devoir de réserve oblige !) Eric Laurent. Au bureau régional de l'OMS pour l'Europe, il est « Conseiller adjoint en charge du programme des vaccinations ». Un conseiller donc, qui rappelle à l'envi que « le rôle de l'OMS n'est certainement pas de critiquer ses Etats-Membres ».

Critiquer, peut-être pas… Mais l'Organisation sait trouver son franc-parler quand il s'agit de mettre en garde contre les risques sanitaires liés à des choix politiques hasardeux ! En 1998, elle ne s'était pas privée de dire son désaccord avec la décision – prise par Bernard Kouchner – de suspendre la vaccination systématique des adolescents contre l'hépatite B. « Vous savez, nous sommes en contact régulier avec les autorités sanitaires françaises. Mais la situation est délicate, la vaccination contre l'hépatite B est un dossier sensible en France ». Sensible et surtout explosif : avec une couverture vaccinale qui oscille entre 33% et 42%, notre pays prend le risque sérieux de laisser « filer » les cirrhoses et les cancers primitifs du foie…

Pourquoi sommes-nous les seuls en Europe à nous défier de ce vaccin, le seul encore très récemment, à protéger d'un cancer ? Pour Eric Laurent, l'affaire est entendue : c'est la campagne de vaccination de masse lancée contre l'hépatite B en 1997 qui serait en cause. « C'est connu, les populations établissent très facilement un lien de cause à effet entre un vaccin et un effet secondaire. En revanche, défaire ce lien est une entreprise beaucoup plus longue et difficile. Il y a un grand travail d'information à fournir de la part des autorités ».

Aussi bien en direction du public, que des professionnels de santé ? « Oui, tout à fait, il est impératif d'avoir une position claire sur le sujet. La France devrait peut-être lancer une vaste campagne médiatique afin de rassurer une fois pour toute ses citoyens quant à l'innocuité du vaccin. A l'instar de celle qui a été menée en Grande-Bretagne il y a 4 ans. Elle avait alors permis de réconcilier les Anglais avec le vaccin ROR ».

Source : Bulletin de l'OMS, 6 juin 2008 ; interview d'Eric Laurent, Conseiller adjoint en charge du programme des vaccinations, OMS/Europe, 13 juin 2008


"Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain" écrivait Schiller. La pseudo-affaire du vaccin de l'hépatite B range la France dans la queue de peloton des nations occidentales. Nous remercierons les crieurs "au feu" dans quelques années, en leur mettant le nez dans l'augmentation des cirrhose et cancers du foie. Gageons qu'ils n'auront pas l'intelligence de reconnaître leurs erreurs.

ACADEMIE DE MEDECINE: Les risques du téléphone portable, Mise au point

COMMUNIQUE DE L'ACADEMIE NATIONALE DE MEDECINE, le 17 juin 2008

Les risques potentiels des téléphones portables ont fait l’objet de très nombreuses études, justifiées par le développement massif de la téléphonie mobile depuis 1993. Ces études relèvent soit d’une approche expérimentale (sur l’animal, sur des cultures cellulaires, voire sur des végétaux) soit d’une approche épidémiologique fondée sur des études cas-témoins.

L’étude internationale Interphone a été lancée car la plupart des études épidémiologiques antérieures apportent en réalité peu d’informations en raison d’une faible puissance statistique (peu de cas de la pathologie suspectée), d’un faible recul dans le temps (la plupart des cancérogènes connus ont des délais d’action d’environ 10 à 15 ans) et surtout, du fait de la difficulté principale des études cas-témoins, d’incertitudes importantes sur les expositions.
Ces incertitudes sont liées, en effet, au fait que l’estimation de l’exposition repose le plus souvent sur l’interrogatoire des cas et des témoins. On se heurte alors à la difficulté objective de se rappeler quel usage on faisait de son portable 5 ou 10 ans avant (ce type d’incertitude pourrait être pris en compte par des techniques statistiques adéquates, mais ce n’est presque jamais fait) et surtout à d’éventuels « biais d’anamnèse », les cas ayant tendance à mieux se rappeler leurs expositions que les témoins. Ce biais ne peut être corrigé de manière fiable sans mesure objective de l’exposition.
L’étude Interphone, conduite dans 13 pays, aura une puissance statistique importante puisqu’elle repose sur 6.600 cas de tumeurs (2.700 gliomes, 2.400 méningiomes, 1.100 neurinomes de l’acoustique et 400 tumeurs de la parotide). La publication de ses résultats globaux a été plusieurs fois annoncée et ajournée mais certains résultats partiels ont été publiés concernant le Danemark, la Suède, la Norvège, le Japon, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France.
Les résultats de ces études partielles sont pour le moment rassurants :
- les six études qui examinent les cas de neurinomes de l’acoustique ne montrent pas d’augmentation du risque, avec une incertitude à lever pour les utilisateurs depuis plus de dix ans ;
- les cinq études sur les méningiomes ne montrent pas d’augmentation du risque ;
- aucune des six études concernant les gliomes ne montre de risque significatif d’utilisation du portable mais le regroupement des études anglaises et nordiques montre un risque relatif de 1,39, à peine significatif (intervalle de confiance à 95% : 1,01 – 1,92) pour une utilisation du portable supérieure à 10 ans et du même côté que la tumeur.

L’étude Interphone France n’a pas montré d’excès de risque statistiquement significatif et ses auteurs ne font que suggérer la possibilité d’un risque pour des utilisations de 10 ans ou plus.
Ces résultats doivent être consolidés par le regroupement de toutes les études partielles, mais Interphone n’échappe pas à de sérieuses réserves méthodologiques : les expositions des cas et des témoins ont été estimées à partir d’interrogatoires sources d’incertitudes (non prises en compte dans les analyses statistiques) et de biais possibles d’anamnèse (pratiquement impossibles à corriger) ; les multiples tests statistiques devraient se fonder sur des techniques statistiques adéquates (pour ne pas augmenter le risque de résultat positif par simple hasard), ce qui n’est pas le cas.

Il sera donc important que la communauté scientifique dispose des données de base de cette étude pour pouvoir en vérifier la validité méthodologique.
L’Académie de médecine rappelle :
- que la médecine n’est ni de la publicité ni du marketing, et qu’il ne peut y avoir de médecine moderne que fondée sur les faits. Inquiéter l’opinion dans un tel contexte relève de la démagogie mais en aucun cas d’une démarche scientifique. On ne peut pas raisonnablement affirmer qu’ « un risque existe qu'il favorise l'apparition de cancers en cas d'exposition à long terme » et, en même temps, qu’ « il n'y a pas de preuve formelle de la nocivité du portable » ;
- que le principe de précaution ne saurait se transformer en machine alarmiste, surtout quand plusieurs milliards de portables sont utilisés dans le monde sans conséquences sanitaires apparentes depuis 15 ans.

L’Académie de médecine recommande :
- d'évaluer sérieusement les risques régulièrement évoqués, en privilégiant dans chaque cas une grande étude inattaquable sur sa méthodologie (ce qui n'est le cas ni d'Interphone ni du grand nombre d'études sur le même sujet qui l'ont précédée), plutôt que de nombreuses études de moindre envergure dotées de moyens et d’une puissance statistique insuffisants ;
- de privilégier les études de cohorte qui permettent une estimation beaucoup plus fiable des expositions et évitent les biais d’anamnèse entre les cas et les témoins ;
- de mettre systématiquement à la disposition de la communauté scientifique les données de base des études épidémiologiques, après un délai raisonnable pour ne pas priver ses auteurs de la priorité de leurs publications, afin de pouvoir faire l’analyse pertinente de leur fiabilité.

Contact Presse / Nicole Priollaud
01 45 25 33 17 ou 06 09 48 50 38 nicole.priollaud@wana....fr

11 juin 2008

Bébé né handicapé: pas d'indemnité pour le père qui avait refusé l'intervention d'hommes

LYON (AFP) - Une famille, qui réclamait des indemnités à l'hôpital de Bourg-en-Bresse pour la naissance d'un enfant handicapé, a vu sa demande rejetée et devra payer 1.000 euros de frais de justice au centre hospitalier, parce que le père de famille, musulman, avait refusé la présence de médecins hommes lors de l'accouchement.
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Dans un arrêt rendu mardi, la cour administrative d'appel de Lyon estime que "l'état de l'enfant est totalement imputable à l'attitude de M. Radouane Ijjou" et que le couple ne peut "rechercher la responsabilité (...) du centre hospitalier de Bourg-en-Bresse".

"Je m'y attendais eu égard au témoignage du centre hospitalier disant que M. Ijjou a fait obstruction à l'intervention de tout personnel soignant masculin", a affirmé à l'AFP l'avocate de la famille, Me Isabelle Damiano.

"La décision est très dure, on dit à l'enfant qu'il n'a qu'à s'en prendre à ses parents", a-t-elle ajouté.

Né le 8 novembre 1998, le petit Mohammed est handicapé à 100% à la suite de complications neurologiques lors de sa naissance.

Selon la cour administrative d'appel, l'opposition du père de famille à toute présence masculine a causé le handicap de l'enfant, en empêchant de faire les examens qui "auraient permis de prévenir les graves complications neurologiques dont a été victime le jeune Mohammed".

"Dès 9H40, la sage-femme a appelé l'interne de garde et invoquant ses convictions religieuses, M. Ijjou s'est, jusqu'à 10H10, physiquement opposé à toute présence masculine dans la salle d'accouchement", indique l'arrêt.

"Lorsque vers 10H10, après négociation, M. Ijjou ne s'est plus opposé à l'intervention des médecins masculins, il était trop tard pour commencer une césarienne et l'extraction de l'enfant a dû être effectuée par application de forceps", souligne la cour.

"M. Ijjou a toujours dit qu'il voulait que sa femme accouche dans des conditions normales. Au départ, il avait indiqué qu'il préférait que ce soit une femme, mais quand les choses se sont compliquées, peu lui importait", a indiqué Me Damiano.

"Il est musulman pratiquant, mais il se défend d'être intégriste", a souligné l'avocate en ajoutant: "Il a toujours refusé cette étiquette qu'on a voulu lui coller".

La demande de la famille Ijjou avait été rejetée en mai 2006 par le tribunal administratif de Lyon. Les époux avaient ensuite saisi la cour administrative d'appel en demandant que le centre hospitalier de Bourg-en-Bresse leur verse "une indemnité provisionnelle de 100.000 euros et, à titre personnel, une somme de 10.000 euros".


Les croyances des parents peuvent tuer les enfants, ou les rendre invalides à vie. On admirera le culot de ce 'père' qui a fait passer la vie de son enfant (et probablement de sa femme) après ses croyances, et qui réclame aux autres le prix de ses errements. Il refuse l'étiquette d'intégriste, s'installant ainsi dans la dénégation de l'évidence.

06 juin 2008

Laboratoire clandestin de médicaments: quatre personnes, dont deux pharmaciens, mis en examen

AP - Quatre personnes, dont deux pharmaciens, ont été mises en examen et laissées en liberté sous contrôle judiciaire dans le cadre de la découverte à Messimy (Rhône) d'un laboratoire clandestin de fabrication de médicaments alternatifs destinés à soigner des maladies lourdes, a annoncé vendredi le procureur de la République de Marseille Jacques Dallest.

Au terme de deux ans d'enquête, le parquet de Marseille, qui compte l'un des deux pôles français de santé publique avec Paris, a été désigné pour mener les investigations sur cette affaire. La juge d'instruction Véronique Imbert a procédé jeudi soir à la mise en examen des deux dirigeants d'une association baptisée "Choisis la vie", qui distribuait ces substances. "Vita", "Vitoral" et "Sovita", confectionnées sous forme de comprimés, crèmes, sirops ou suppositoires, étaient présentées comme permettant de soigner des maladies comme les cancers ou la sclérose en plaques.

Les qualifications retenues contre le couple de responsables associatifs sont celles d'"exercice illégal de la pharmacie" pour l'homme, d'"exercice illégal de la médecine" pour son épouse. Ils sont âgés de 70 et 67 ans. La juge a également retenu contre eux la "tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l'homme", les "blessures involontaires" et la "mise en danger d'autrui".

Une plaignante de Roanne (Loire) s'est plainte de l'aggravation de son état de santé, après avoir consommé les substances visées. L'enquête doit aussi déterminer les effets potentiels d'une substance baptisée "Uréthane", suspecte de nocivité.

L'association "Choisis la vie", qui a réalisé en 2007 et 2008 un chiffre d'affaires de plusieurs centaines de milliers d'euros, a fait l'objet d'une mise en examen pour "exercice illégal de la pharmacie par personne morale".

Deux pharmaciens de 51 et 55 ans, qui fabriquaient clandestinement les produits qui n'ont jamais obtenu d'autorisation de mise sur le marché (AMM), ont également été mis en examen jeudi soir pour "exercice illégal de la pharmacie, tromperie, mise en danger d'autrui et préparation de médicaments sans respect des bonnes pratiques".

Les deux responsables associatifs doivent verser chacun une caution de 35.000 euros, les pharmaciens chacun 50.000 euros.

Le procureur Dallest a dénoncé vendredi "une pratique illégale, discutable et parallèle" aux allures d'"entreprise humanitaro-commerciale".

Les mis en examen encourent quatre ans de prison et 75.000 euros d'amende.


Les affaires de ce genre se multiplient, les escrocs se masquant derrière des associations profitant de la naïveté des adeptes des pseudo-médecines. Ainsi, on a vu se multiplier les vendeurs de ces pseudo-medecines miracles, y compris en para-pharmacie. La plupart des vendeurs évitent soigneusement d'affirmer leurs effets miracles, comptant sur leurs adeptes pour répandre leur foi, principalement via Internet. Ils évitent ainsi les foudres de la justice tout en faisant une fortune facile.

04 juin 2008

Indiana Jones ne connaît pas sa géographie, reprochent les Péruviens

LIMA (AFP) - Indiana Jones, le célèbre archéologue du "Royaume du crâne de cristal" n'est certainement pas géographe, vitupèrent les péruviens, irrités en voyant leur pays andin confondu grossièrement avec le Mexique.
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Les spectateurs péruviens avaient pourtant été préparés par une campagne publicitaire ne laissant rien ignorer du fouet, des différents pistolets de l'aventurier allergique aux serpents, du saint graal ou des nazis avides de reliques aux pouvoirs magiques. Ils ont été décontenancés, déçus et enfin irrités en entendant le mexicain Pancho Villa parler en quechua, la langue des Incas et en constatant la confusion dans les décors et les lieux supposés.

"C'est un barbarisme", tonne Hugo Neyra, un historien, devenu directeur de la bibliothèque nationale de Lima.

A la sortie des salles, les spectateurs sont désorientés par les rancheras, ces chansons traditionnelles mexicaines qui accompagnent le héros dans l'Amazonie péruvienne. Ils sont aussi surpris par les féroces guerriers mayas qui parlent la langue des Andes où encore par la fameuse pyramide de Chichen Itza (au Mexique) déplacée... dans l'Amazonie péruvienne.

Pour l'historien Manuel Burga, ancien recteur de l'Université San Marcos, Steven Spielberg et George Lucas manquaient visiblement de conseillers historiques: "Il y a beaucoup de données fausses, même s'il s'agit d'une fiction cela va faire du tort, on montre un Pérou qui n'est pas vrai. Il n'est pas possible de confondre l'Amazonie avec la forêt du Yucatan au Mexique" proteste-t-il.

L'historien Teodoro Hampe n'est pas surpris en expliquant que pour l'américain moyen, tout ce qui existe au-delà de sa frontière sud, à partir du Mexique c'est du pareil au même: "Pour eux, c'est la même chose que ce soit le Mexique, le Guatemala, la Bolivie ou le Pérou".

Enfin les commentateurs regrettent que le message du film soit que les réussites des civilisations latino-américaines proviennent des extraterrestres et non de leurs habitants.


Dans la liste des bêtises, on peut ajouter les crânes de cristal eux-mêmes, dont il est maintenant prouvé que ce sont des faux. Evitons de croire qu'Indiana Jones est le titre d'une série d'émissions scientifiques, sans pour autant bouder notre plaisir.

03 juin 2008

Quatre bibliothèques de la Ville de Paris ont dû débrancher leurs bornes Wi-Fi face aux inquiétudes du personnel. Dernière en date : la bibliothèque interuniversitaire Sainte-Geneviève, dans le 5e arrondissement. La direction a pris cette décision après qu'un employé eut décidé d'exercer son droit de retrait, en vertu d'un moratoire sur le Wi-Fi, adopté en octobre 2007 par le comité d'hygiène et de sécurité.

Magasinier depuis quatre ans dans cet établissement, Gabriel Fondet témoigne : "Les douleurs se sont installées progressivement. Entre les téléphones portables activés, les ordinateurs portables connectés au Wi-Fi, les lampes à fort rayonnement, les antennes-relais de téléphonie à proximité, nous sommes exposés en permanence." D'autres témoignages lui ont permis de déterminer l'origine de ses troubles. Néanmoins, il reste prudent : "Les autres sources de pollution électromagnétiques sont à prendre aussi en compte. Le Wi-Fi seul n'est peut-être pas responsable de tous les maux", admet M. Fondet.

Le syndicat Supap-FSU et les associations Priartem, Agir pour l'environnement et Robin des toits soutiennent les employés. "Certains avancent que les douleurs seraient psychosomatiques. C'est un argument sans preuve ! Nous n'avons aucune prénotion sur le niveau d'exposition à partir duquel les gens souffrent", explique Stéphane Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement.

Janine Le Calvez, présidente de Priartem, fait le même constat : "Le Wi-Fi a été développé sans aucune étude d'impact sanitaire. Nous sommes passés du déni des effets à l'incertitude."

Les responsables de l'Association française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) ne partagent pas cet avis. "Nous ne pouvons pas nous permettre d'éliminer d'autres causes, comme le stress, lié à la présence d'antenne de rayonnement. Scientifiquement, on ne peut accorder foi à la thèse des malaises dus au Wi-Fi. Il n'y a aucun trouble connu à court terme", estime Olivier Merckel, chef de l'unité agent physique.

Face à ces interrogations, la connexion filaire traditionnelle fait son retour comme à la Bibliothèque nationale de France et dans les écoles de Courbevoie (Hauts-de-Seine).

Lucile Ageron


Encore une fois, l'inversion de la charge de la preuve est présentée sous couvert du principe de précaution. Les bibliothèques souhaitant installer un système Wifi ne pouvant pas procéder à des études cliniques, l'interdiction est gagnée d'avance. Reste à faire croire aux employés des bibliothèques qu'on a installé un système Wifi et à les écouter se plaindre des maux de tête que ce système inexistant provoque chez eux. Un test en simple aveugle qui révèlerait les simulateurs psychosomatiques.

Le président indonésien berné par un soi-disant carburant miracle

JAKARTA (AFP) - Le président indonésien a cru et soutenu le soi-disant inventeur d'un carburant miracle, présenté comme un dérivé de l'eau mais qui en fait n'était qu'un banal gasoil, a rapporté mardi la presse à Jakarta.
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Des scientifiques ont facilement démontré que le liquide baptisé "Energie bleue" n'était qu'un simple diesel produit par la société nationale d'hydrocarbures Pertamina.

"L'Energie bleue n'a rien d'extraordinaire, c'est juste une forme d'hydrocarbone ou de carburant fossile", a déclaré aux journalistes le ministre de la Recherche et de la Technologie Kusmayanto Kadiman.

La "découverte" de l'"Energie bleue" avait fait les gros titres en Indonésie, son concepteur, Joko Suprapto, étant parvenu à convaincre le président Susilo Bambang Yudhoyono qu'il avait réussi à séparer l'hydrogène de l'eau, pour produire du carburant.

Le procédé "révolutionnaire" avait été présenté solennellement au sommet de l'ONU sur les changements climatiques de décembre 2007 à Bali, avec l'appui du président Yudhoyono.

M. Suprapto avait disparu le mois dernier, ce qui avait poussé le chef de l'Etat indonésien à redouter qu'il ait été recruté ou enlevé par une multinationale pétrolière avide de bénéficier de son invention, a rapporté l'hebdomadaire Tempo.

M. Yudhoyono avait donc ordonné des recherches tous azimuts. L'"inventeur" a finalement été retrouvé dans un hôpital de Java, souffrant de problèmes cardiaques.

Selon le journal The Jakarta Post, le président indonésien s'est justifié mardi devant des experts de l'énergie en expliquant qu'il n'était pas lui-même un scientifique, mais qu'il était doué "du sens de la responsabilité et de curiosité".