06 mai 2007

Lien entre autisme et mercure inexistant

Le lien entre l’autisme et l’intoxication mercure a été infirmé. L’hypothèse selon laquelle l’autisme serait une forme d’intoxication au mercure a été infirmée. Une étude du CUSM au Canada établit la similitude des taux de mercure entre les enfants autistes et la population en général.

Des chercheurs de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) au Canada ont communiqué de nouveaux éléments de preuve qui rejettent l’hypothèse d’une relation possible entre le mercure et l’autisme. Sous la direction du Dr Éric Fombonne, l’équipe de recherche a testé les taux de mercure dans des échantillons de cheveux et de sang provenant d’enfants autistes et de leurs mères et conclu que les taux observés ne différaient pas statistiquement de ceux d’échantillons.

Les chercheurs ont également établi l’absence de corrélation entre le taux du mercure et la gravité des symptômes ainsi que le niveau de fonctionnement des enfants autistes. Ces résultats ont été annoncés à la 6e réunion internationale de la recherche sur l’autisme (International Meeting for Autism Research, IMFAR) tenue à l’Université de l’État de Washington.

« Au cours des dernières années, on a soulevé des hypothèses sur la relation possible entre l’exposition au mercure et l’autisme », a signalé le Dr Éric Fombonne, chercheur principal, directeur de la Pédopsychiatrie à l’HME et chef de la division de Psychiatrie de l’enfant à l’Université McGill. « Les préoccupations portaient spécifiquement sur les vaccins pédiatriques contenant du thimérosal, les amalgames dentaires et le méthylmercure présent dans l’alimentation. »

« Nos conclusions n’appuient pas l’hypothèse selon laquelle l’autisme serait une forme d’intoxication au mercure. Les taux de mercure que nous avons détectés chez les enfants atteints d’autisme et leurs mères se situaient dans la fourchette normale de la population en général. »

Une série de jeunes enfants référés à la Clinique des troubles du spectre de l’autisme de l’HME ont été invités à participer à l’étude. Au total, 71 enfants ont été inclus dans le groupe d’étude et le groupe de contrôle a été formé de 76 enfants recrutés dans d’autres cliniques de l’HME. Les enfants présentant des troubles du spectre de l’autisme répondaient tous à des critères diagnostiques rigoureux et ils ont été évalués à l’aide de mesures normalisées de pointe. Des échantillons de sang et de cheveux ont été recueillis chez tous les enfants participants et leurs mères et leur analyse a fait appel aux techniques les plus avancées actuellement.

« L’un des résultats pratiques importants de l’étude est le constat de l’inutilité des thérapies de chélation pour traiter l’autisme. Ces thérapies visent à extraire les métaux lourds de l’organisme à l’aide de composés spécifiques. La chélation n’a jamais fait la preuve de son efficacité comme intervention biomédicale pour le traitement de l’autisme », dit le Dr Fombonne.

L’Hôpital de Montréal pour enfants est l’hôpital de formation pédiatrique du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Il est un chef de file du traitement et des soins des nourrissons, enfants et adolescents malades du Québec. L’HME assure des services de santé de haut niveau dans un vaste éventail de spécialités et fournit des soins ultra-spécialisés dans divers champs d’expertise. L’Institut de recherche du CUSM (IR du CUSM) est un centre de recherche hospitalo-universitaire de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l’Université McGill.