29 janvier 2007

Piquer sans trembler

Par Destination Santé

L'acupuncture efficace pour calmer les symptômes de la maladie de Parkinson ? C'est vrai… chez la souris ! Cette technique ancestrale venue de Chine ne cesse pas de nous réserver des surprises, la dernière en date venant d'une équipe coréenne…

La maladie de Parkinson est une affection progressive et dégénérative provoquée par la mort des cellules nerveuses chargées du contrôle et de la coordination des mouvements. Ces cellules produisent la dopamine, un neurotransmetteur très présent dans la matière grise cérébrale.

Or selon le travail du Pr Sabian Lim de l'Université de Séoul, la pose d'aiguilles sur des souris souffrant de Parkinson, a permis de maintenir leur niveau de dopamine. Lequel a diminué dans un groupe témoin non traité.

Lim et son équipe ont voulu en savoir davantage. Ils ont donc mené un essai sur des volontaires, mais en nombre malheureusement insuffisant. L'auteur appelle donc ses confrères occidentaux à chercher dans la même direction. Et si l'acupuncture, associée à des traitements conventionnels, permettait de soulager les parkinsoniens ? Ce serait une sacrée nouvelle…

Source : Nature, 22 janvier 2007


Encore une étude dont la positivité est très faible et donc les qualités scientifiques (Double-aveugle ? Groupe placebo ? Nature du placebo ?) sont douteuses. Peut-être que le simple fait de piquer (sans même utiliser les notions d'acupuncture) permet de provoquer ce fameux effet placebo dont on rappelle la réalité physiologique (production d'endorphines)

L’efficacité reste à prouver

Yves Therrien, Le Soleil - Efficaces, les produits de santé naturels ? Oui, si l’on se fie à l’employé du magasin. Moins, si l’on écoute les spécialistes de la santé. Chose certaine, il y a des études documentés sur les oméga 3, la glucosamine et quelques autres produits, mais aucune étude ou rapport d’essais cliniques sur des humains ne viennent appuyer les dires de certains fabricants pour une majorité de produits.

Le Soleil a visité quelques centres de produits de santé naturels. Le cas soumis concerne un problème de cholestérol élévé. Dans trois cas de produits proposés, la facture variait de 35 $ pour un seul produit jusqu’à 125 $ pour une série de médications sans pourvoir obtenir de preuves des effets bénéfiques.

Si le problème est traité à l’aide d’un médicament à base de statine, la formule générique coûte dans les 70 $ par mois. Le médicament vendu sous ordonnance est remboursé en grande partie par les assurances privées ou le régime public. Des études prouvent l’efficacité du médicament et ont établi les effets secondaires. Dans le cas des produits naturels, le consommateur doit tout payer.

Dans un commerce de produits naturels d’un centre commercial de Québec, l’employée de la boutique a été la seule à suggérer une modification des habitudes alimentaires en même temps que la prise du produit suggéré. Dans un autre commerce du même genre et dans une pharmacie d’une grande chaîne, les commis se sont limités à suggérer des produits en limitant leurs commentaires à ce qui était écrit sur les emballages.

Les trois personnes ont omis de demander si le client prenait d’autres médicaments. Deux commis sur trois n’ont jamais parlé d’interaction entre les médicaments sauf si le client le demandait.

La docteure Sylvie Dodin, professeure au département d’obstétrique et gynécologie de l’Université Laval et titulaire de la chaire de recherche Lucie et André Chagnon pour l’avancement de l’approche intégrale en santé, note que les employés des magasins de produits de santé naturels ne sont peu ou pas formés pour répondre adéquatement au clients.

Elle cite une enquête réalisée dans 34 magasins de produits naturels d’une grande ville canadienne pour savoir ce que recommandait les employés à une patiente ayant un cancer du sein. Des 33 produits recommandés, aucun n’était supporté par des données probantes (études scientiques). Le coût mensuel moyen était de 58 $, mais selon les commerces, la facture variait de 5 $ à 600 $. Dans 68 % des cas, les employés ne posaient aucune question sur la prise d’autres médicaments. Dans 23 % des cas, ils discutaient des risques potentiels d’interaction, et seulement 11 % d’entre eux recommandaient un changement des habitudes de vie.