27 décembre 2007

Le vaccin contre l'hépatite B est largement sous-utilisé

Le Monde

Une étude publiée, mardi 25 décembre, dans le dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire, révèle que 469 cas d'hépatite B aiguë ont été recensés en France entre 2004 et 2006. Cet article ajoute que la moitié d'entre eux aurait pu être évitée "si les recommandations de vaccination en vigueur avaient été respectées et le dépistage autour d'un cas effectué".

Cette publication coïncide avec un appel lancé par le professeur Jean-Pierre Zarski (CHU de Grenoble), président de la Fédération des pôles et réseaux hépatites, et par les spécialistes français des maladies du foie. Ils exhortent leurs confrères pédiatres et généralistes à vacciner systématiquement les nourrissons et à instaurer un programme de rattrapage pour les enfants et les adolescents qui n'ont pas été vaccinés.

Depuis près de dix ans, la vaccination contre l'hépatite B est au centre d'une polémique en raison d'hypothétiques liens - jamais démontrés - entre le vaccin et des poussées de sclérose en plaques observées chez des adultes.

L'initiative des hépatologues français précède la mise en examen annoncée des deux principaux groupes pharmaceutiques qui commercialisaient le vaccin en France au début des années 1990.

Ces spécialistes rappellent que cette polémique et ses prolongements judiciaires sont une spécificité française, et que deux récentes études épidémiologiques conduites sur ce thème démontrent l'absence totale d'augmentation de risque. Ils insistent en outre sur la nécessité de vacciner les personnes plus exposées que d'autres (les professionnels de santé notamment) à cette infection transmissible par voie sanguine et sexuelle.

Près de 300 000 personnes sont "porteuses chroniques" du virus de l'hépatite B en France. Bien que les autorités sanitaires recommandent, en accord avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une vaccination systématique dès l'âge de deux mois, on estime que moins d'un nourrisson français sur cinq est aujourd'hui protégé contre une maladie qui, lorsqu'elle s'installe sur un mode chronique, peut évoluer vers une cirrhose ou un cancer du foie.


En cette fin d'année, une pensée pour les plus de 150 victimes annuelles de l'imbécilité de leurs compatriotes sectaires de l'anti-vaccination, qui ont généreusement donné leur vie en sacrifice expiatoire pour des gains hypothétiques jamais prouvés en France et même pas évoqués dans le reste du monde. Une des grandes victoires du paradoxal "principe de précaution", qui cause plus de morts qu'il n'en sauve. Peut-être faudrait-il appliquer ce fameux principe à lui-même et l'éliminer de la Constitution... au cas où il serait effectivement dangereux !

20 décembre 2007

Le ministre japonais de la Défense veut pouvoir faire face aux Ovnis

TOKYO (AFP) - Le ministre de la Défense du Japon a estimé jeudi que l'existence des Ovni était plausible et que les troupes japonaises devaient pouvoir réagir si des soucoupes volantes apparaissaient.

"Il n'y a rien qui nous permette de nier l'existence d'Objets volants non identifiés (Ovnis) et d'une forme de vie qui les contrôle", a déclaré à la presse Shigeru Ishiba (Parti Libéral Démocrate, droite), précisant qu'il s'agissait d'une opinion personnelle.

Le ministre a déclaré vouloir étudier comment les Forces d'auto-défense (FAD) pourraient réagir au cas où des soucoupes volantes apparaîtraient. Au nom de la constitution pacifiste du Japon, ces troupes ne sont autorisées à intervenir que si le pays est menacé d'invasion par un Etat étranger ou pour des opérations limitées à l'extérieur.

"Dans les films Godzilla, les FAD sont mobilisées", a-t-il remarqué, s'étonnant que rien n'ai été fait jusque-là pour fixer un "cadre légal" en cas d'invasion extra-terrestre.

Ces commentaires du ministre sont intervenus deux jours après une sortie surprenante du numéro deux et porte-parole du gouvernement, Nobutaka Machimura, qui s'est dit "absolument persuadé" de l'existence des Ovni. Machimura contredisait, "à titre personnel", une résolution officielle adoptée dans la journée en Conseil des ministres, et dans laquelle le gouvernement ne "confirmait pas l'existence d'+objets volants non identifiés qui seraient venus de l'espace+", à la suite d'une question d'un sénateur.


Espérons que le ministre japonais a aussi prévu la riposte en cas d'invasion de Gremlins, de vampires et de loups-garous. Rappelons que rien ne permet non plus d'infirmer l'existence de ces créatures.

16 décembre 2007

OPA sur la Zététique

Depuis quelques mois, une tentative de récupération de la zététique par les adeptes du paranormal est en cours.

Les gestionnaires de l'Institut Métapsychique International (IMI), créé en 1919 quand la "métapsychique" était encore à la mode, ne sont pas content de leur statut vis à vis des sciences. Il faut dire que les publications de l'IMI, depuis sa création, n'ont jamais dépassé le cercle très restreint des croyants de tous poils du paranormal et de ses journaux spécialisés. Alors, pour se refaire une virginité scientifique très problématique, les gestionnaires de l'IMI ont commencé une campagne pas très discrète pour récupérer le label "zététique", en attendant mieux (car ils n'en resteront pas là et se réclameront bientôt du 'véritable' scepticisme scientifique).

L'histoire commence par la création d'un blog 'zététique' par des sous-marins de l'IMI. L'objectif, à peine évident, est de détourner une partie des liens sur la zététique des moteurs de recherche. Dans ce blog (pas de lien ici, nous ne faisons pas la pub pour les zozos), des arguments genre "c'est nous qu'on est les vrais zététiciens, les zététiciens sont des pseudo-sceptiques, et les sceptiques des scientistes". On y trouve également les théories épistémologiques habituelles des croyants: mépris de la qualité des sources et ignorance des conflits d'intérêt, mise en avant d'études "prometteuses" qui n'aboutissent jamais à rien, etc.

Ensuite, ou peut-être simultanément, l'insertion d'un article dans Wikipedia, par un adepte tout acquis au paranormal, là encore pour profiter de la place privilégiée de Wikipedia dans le classement des moteurs de recherche. L'article ne comporte aucune partie critique, contrairement aux habitudes de l'encyclopédie libre.

Enfin, le déploiement de pages web sur le site de l'IMI, présentant les anciens membres comme de grands sceptiques devant l'Eternel.

Tout cela ressemble furieusement à une tentative d'OPA sur le terme "zététique". Ca ne peut être qu'une étape sur le chemin conduisant à se parer des plumes du sceptique, oiseau rare et semble-t-il envié par nos adeptes du paranormal.

Malheureusement, leurs arguments peu supportés par les sceptiques et même les zététiciens ont attiré l'attention sur le blog et leur manoeuvre a été vite éventée. Idem pour leur article dans Wikipedia. Du coup, les moteurs de recherches bruissent beaucoup des pages de controverse et peu de celles des adeptes de l'IMI. Encore raté!

Pour rire un peu, on peut aller visiter, dans la liste des publications de l'IMI, la table des matières des vieilles éditions de leur magazine pour essayer d'y détecter un article sur un sujet scientifique ou simplement ayant connu un développement scientifique. Bonne chasse ! 60 ans de délires d'un autre âge vous y attendent (la revue à l'air de s'être arrêtée en 1982).

10 décembre 2007

Avis de tumeurs sur les téléphones portables !

Par Destination Santé

Le discours rassurant de l'OMS sur les risques liés à l'utilisation des téléphones portables est bousculé par une nouvelle étude israélienne, partiellement financée d'ailleurs par l'organisation onusienne. Les radiations émises par les appareils augmenteraient clairement les risques de cancer des glandes parotides, situées près de l'oreille.

Le Dr Sigal Sadetski et ses collègues du Centre médical Tel Hashomer de Tel Aviv (Israël) se sont penchés sur 402 tumeurs bénignes de la glande parotide, et 58 tumeurs malignes diagnostiquées chez des adultes israéliens. Interrogés sur leurs habitudes téléphoniques, ils ont vu leurs résultats comparés à ceux de personnes en bonne santé.

Sans ambigüité aucune, les auteurs relèvent « un lien de cause à effet entre l'utilisation des portables et le développement de tumeurs des glandes parotides ». Et plus l'usage du téléphone est prolongé, plus le danger paraît important. « Le risque est (ainsi) augmenté de 50% chez les personnes qui utilisent leur portable pendant plus de 22 heures par mois » poursuivent les auteurs. Autre point d'importance, l'exposition est plus dangereuse en milieu rural (où les émetteurs sont plus puissants) qu'en milieu urbain.

C'est un pas important qui vient d'être franchi. Car jusqu'à ce jour, les conclusions contradictoires sur les éventuels dangers des champs électromagnétiques étaient légion. Plus de 600 études ont en effet déjà été réalisées sur le sujet… dont la majorité financée par les opérateurs eux-mêmes ! Pour le Dr Sadetzki, « nous devons à la fois inciter les gens à utiliser plus systématiquement les kits main-libres, et ré-évaluer les normes en matière de téléphonie mobile. Une nouvelle technologie devrait (en effet) rapidement être mise au point afin de réduire les risques de tumeurs liées aux radiations ».

Source : American Journal of Epidemiology, 6 décembre 2007


Une étude qui a le mérite d'être claire et publiée dans un journal scientifique sérieux. La progressivité de la nocivité en fonction de la durée et de la puissance dissipée est un argument en faveur d'une relation causale. On remarquera simplement que les solutions sont simples. L'utilisation d'un kit mains-libres ou piéton permet d'éviter les risques.

06 décembre 2007

Le vaccin anti-hépatite B n'a décidément rien à voir avec la sclérose en plaques !

Par Destination Santé

Pour ceux qui avaient encore des doutes, aucune relation ne peut être établie entre la survenue d'une sclérose en plaques (SEP) et la vaccination contre l'hépatite B. Maintes fois démentie, cette rumeur franco-française est une nouvelle fois mise à mal par un chercheur français de l'hôpital du Kremlin Bicêtre (Paris). C'est la douzième étude innocentant le vaccin contre le VHB…

L'équipe du Dr Yann Mikaeloff a suivi 143 enfants qui, avant l'âge de 16 ans et entre 1994 et 2003, avaient développé une SEP. Tous ont vu leurs carnets de vaccination passés au peigne fin, ainsi que les antécédents familiaux de maladies auto-immunes, dont la sclérose en plaques. Les résultats ont ensuite été comparés à ceux d'un groupe contrôle.

La conclusion tombe, nette : « la vaccination contre le VHB ne semble pas augmenter le risque de sclérose en plaques chez l'enfant » écrivent les auteurs. Et pour cause, chez aucun des jeunes malades suivis, un quelconque lien entre le vaccin contre l'hépatite B et la SEP n'a été établi. Un constat qui vaut « pour toutes les marques de vaccin anti VHB disponibles » concluent les auteurs.

Rappelons que la France est le seul pays développé où la vaccination anti-VHB est soupçonnée de déclencher une SEP. Conséquence directe de cette exception, les petits Français sont à découvert : entre 33% et 42% seulement sont vaccinés. C'est très inférieur aux 90% de couverture vaccinale recommandés par l'OMS.

Source : JAMA, 3 décembre 2007


Voila une façon de se singulariser dont la France aurait pu se passer. Faut-il lier cette information et celle concernant le niveau scientifique déplorable des Français ? Rappelons que le niveau de vaccination des pays avoisinants est entre 80 et 90%, sans qu'aucun n'ait observé cette soit-disant augmentation des cas de SEP. Une exception très 'cultuelle'.