01 mars 2007

La France ouvre ses portes à la médecine traditionnelle chinoise

Le quotidien de L'Expansion

Philippe Douste-Blazy a signé ce matin à Pékin un accord de coopération visant à autoriser médicaments et thérapies traditionnelles chinoises en France. Certains laboratoires hexagonaux entendent bien profiter de ce nouveau filon.

Le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy et Gao Qiang, ministre chinois de la santé, ont signé ce matin à Pékin un accord visant à reconnaître la médecine traditionnelle chinoise en France. Les deux gouvernements vont notamment financer la création d'un comité scientifique franco-chinois chargé d'évaluer les traitements et médicaments utilisés en Chine depuis des millénaires. L'enveloppe devrait atteindre 10 millions d'euros sur cinq ans. Des laboratoires français comme Pierre Fabre, Servier et Ethypharm se sont associés à ce projet. « Nous espérons pouvoir introduire en France de nouveaux traitements pour des maladies comme l'arthrose, l'ostéoporose ou le diabète », explique Jean Deregnaucourt, conseiller chez Pierre Fabre, qui assistait à la signature de cet accord. L'herbier chinois compte environ 150.000 plantes, soit dix fois plus que la France.

Il existe en Chine 27 universités et 2500 hôpitaux publics de médecine traditionnelle. Certains de ces traitements sont reconnus par l'Académie nationale de médecine chinoise. C'est par exemple le cas de ceux administrés par le docteur Li Tao, directeur d'un département de « neurologie traditionnelle » à l'hôpital Xiyuan de Pékin, dans le domaine des thromboses et les maux de tête. Il ne tient désormais qu'à lui de collaborer avec le comité scientifique franco-chinois pour valider ses protocoles.

Le défi est de taille : « Il s'agit de faire converger deux approches très différentes de la santé : la médecine chinoise, avec ses traitements personnalisés, pourraient déboucher sur des traitements prenant davantage en compte les spécificités du patients comme son âge, son sexe ou son état psychologique », explique Christine M'rini, conseillère en sciences et technologies à l'ambassade de France à Pékin.

L'accord va dans le sens de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a lancé en 2002 un programme de valorisation des médecines traditionnelles et de l'ethnopharmacologie. C'est aussi un moyen d'aligner les pratiques de la France sur celle de ses voisins : la médecine chinoise est souvent pratiquée illégalement dans notre pays, alors qu'elle est libre en Grande-Bretagne et que le statut de « praticien acupuncteur » est reconnu aux Pays-Bas et en Suisse. Cet accord s'ajoute à celui signé le mois dernier par Gilles de Robien, ministre de l'éducation et de la recherche, sur la formation des acupuncteurs français. « Dès la rentrée prochaine, les facultés de médecine française ouvriront des spécialités en acupuncture », déclarait-il lors d'un point presse à Shanghai.

Anne Bretagne et Georges Favraud, à Shanghai


On se demande ce que vient faire le ministre des Affaires Etrangères dans cette galère qui concerne le ministère de la Santé et qui va aggraver de 10 millions d'euros en cinq ans un trou qui n'avait pas besoin de ça, pour faire la preuve de ce qui a déjà été invalidé cent fois. Quant aux explications de la conseillère en sciences et technologies Christine M'rini, elles feront sourire même les crédules: cette personne ignore que les médecins tiennent déjà compte du sexe, de l'âge, du poids et éventuellement de l'état psychologique pour leurs prescriptions. La différence est qu'ils prescrivent de véritables médicaments.

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