10 novembre 2005

France: campagne nationale pour la vaccination rougeole-oreillons-rubéole

PARIS (AFP) - L'Assurance maladie lance la deuxième vague de sa campagne d’incitation à la vaccination Rougeole, Oreillons, Rubéole (ROR) sur le thème "N’attendez pas que ça devienne méchant. Vaccinez votre enfant maintenant".Cette campagne débutera le 14 novembre avec la diffusion d'un film TV de 25 secondes, "le lionceau". 700 radio locales, crèches, centres de PMI, cabinets médicaux, presse parentale relayeront la campagne, brochures et affiches à l'appui.
Le vaccin (prix: entre 15,14 et 16,75 euros) protégeant contre les trois maladies à la fois est pris en charge à 100% par l’Assurance maladie pour les enfants de 1 an à 13 ans inclus.
Il s'agit, explique l'Assurance maladie, de convaincre les parents de faire vacciner leurs enfants dès un an et sans attendre, et d'augmenter ainsi le taux de couverture vaccinale, actuellement "trop faible en France pour permettre l’élimination de ces maladies à court terme".
Selon l’OMS, l’Europe pourrait se débarrasser de ces trois maladies en 2010 si la couverture vaccinale est d’au moins 95%. En 2000, sur 960.000 cas de rougeole, 7.000 furent mortels, note un expert, le Pr Pierre Bégué dans la Revue du Praticien.
La France, avec un taux de vaccination de 86% chez les enfants de deux ans en 2002, est encore loin de cet objectif. Mais ce chiffre recouvre des disparités régionales, avec des écarts entre départements allant de 67 à 95% en 2002 pour les enfants de 2 ans. Une épidémie de rougeole a ainsi touché en 2003 la région PACA qui a un niveau insuffisant de vaccination.
Plus ces maladies, déjà pas toujours bénignes dans l'enfance, sont contractées tard, plus elles sont dangereuses et leurs complications fréquentes. 35 % des mères vaccinent leurs enfants par crainte des complications, selon une enquête Ipsos de septembre 2004 réalisée auprès de 400 mères d'enfants de moins de 13 ans et 200 médecins libéraux. Les mères pensent à tort que la rougeole est la moins grave des trois maladies. En revanche, médecins généralistes et pédiatres ont peu conscience du nouveau visage de ces trois maladies (fréquence un peu plus importante chez l'adulte, avec des formes plus sévères), d'après l'enquête.
Le nombre de décès imputables à la rougeole a baissé de 39% dans le monde depuis 1999 grâce à la vaccination (source : OMS-Unicef).
Le Fonds national de prévention, d'éducation et d'information sanitaire (FNPEIS) de l’Assurance maladie, créé en 1988, alloue à la vaccination 25 millions d'euros (prise en charge du ticket modérateur des vaccins et campagnes d'information), dont 8 millions attribués au vaccin ROR et 17 millions au vaccin antigrippal.


Ignorance, insouciance et pseudoscience sont les trois principales causes de ces 7000 morts annuelles. Atteindre une couverture vaccinale de 95% suppose la participation volontaire de tous. Ceux qui crient à la 'liberté vaccinale', par peur irrationnelle des vaccins, nuisent grandement à l'éradication définitive de ces maladies et donc des vaccinations qui les effraient tant. Une peur qui doit bien faire l'affaire des producteurs de vaccins, en fin de compte, assurés ainsi d'une rente à vie.

Le Kansas vote contre les théories darwiniennes de l'évolution

Le conseil de l'éducation de l'état du Kansas a voté mardi à 6 voix contre 4 pour établir de nouveaux programmes scolaires, qui laissent la porte grande ouverte à l'enseignement de l'«intelligent design» pendant les cours de biologie, un mouvement créationniste qui remet en cause la théorie de l'évolution de Darwin. «C'est un triste jour. Nous devenons la risée non seulement de la nation, mais du monde entier», a déploré Janet Waugh, l'une des membres du conseil de l'éducation, une démocrate. Pour sa part, Jack Krebs, professeur et président des Citoyens du Kansas pour la science s'est dit consterné : «Il ne fait aucun doute qu'ils veulent donner des explications surnaturelles à la science.»

En opposition avec le consensus scientifique qui considère que l'évolution est un fondement incontesté de la biologie, les créationnistes estiment que la complexité de la vie ne peut être expliquée que par une intervention divine. Il y a six ans, le Kansas avait déjà choqué la communauté scientifique en retirant pratiquement toute mention de l'évolution dans ses programmes éducatifs, mais cette motion avait été renversée en 2001, par des conseillers moins conservateurs. Le Kansas est le seul des cinquante états américains à remettre aussi clairement en question la validité scientifique de la théorie issue des idées de Darwin

Quatre autres états, le Minnesota, le Nouveau-Mexique, l'Ohio et la Pennsylvanie demandent une vision critique de l'évolution en classe, sans pour autant imposer que le créationnisme soit enseigné au même titre que la théorie de l'évolution.

De nombreux scientifiques américains se sont élevés contre ces tentatives pour faire entrer la religion dans les cours de biologie.

Le Kansas s'enfonce de nouveau dans le simplisme, qui consiste à boucher certains "trous cognitifs" par des explications toutes faites, n'expliquant rien mais au contraire obscurcissant encore plus le débat, en invoquant des (une) entités incompréhensibles, invisibles, mystiques et mythiques. Mais le raisonnement simpliste fait l'économie d'une réflexion, est prêt à l'emploi et reste beaucoup plus accessible