02 septembre 2005

La médecine à l'abri de la justice ?

Certaines idées reçues ont décidément la vie dure... On entend parler ici et là de "judiciarisation" de la médecine en France. Une mode qui nous serait venue comme souvent des Etats-Unis. Or à y regarder de plus près, tout cela est... totalement surfait.
Jugez plutôt ! Outre-Atlantique entre 2000 et 2004, le nombre de jugements rendus contre des médecins -toutes causes confondues- a chuté de 32% ! Ainsi en 2004, à peine 500 condamnations ont-elles été prononcées. C'est peu à l'échelle considérée... Quant au nombre de jugements pour mauvaises pratiques médicales, il a connu une baisse légèrement supérieure, puisqu'elle atteint 34,6% depuis 2000.
Et en France qu'en est-il ? Parmi les 116 000 adhérents du Sou médical, seuls 6 ont été condamnés pénalement en 2003 sur un total de... 170 affaires. Les professionnels de santé les plus touchés par des plaintes sont les obstétriciens, les chirurgiens, les anesthésistes et les pédiatres.
Pour autant, ces chiffres prouvent bien que ce prétendu phénomène de judiciarisation a été remarquablement médiatisé et orchestré. Car dans les faits et tant aux Etats-Unis qu'en France, la justice paraît peu s'intéresser à la médecine. Ce n'est guère surprenant, puisqu'en France les pratiques des médecins sont expertisées ou jugées par des... médecins !
Sources: Public Citizen, 28 juillet 2005, Le Quotidien du médecin 27 juillet 2005


Encore heureux ! Mis à part sur des cas extrêmement simples qui n'adviennent pratiquement jamais, il faut une personne compétente pour juger le travail d'un collègue. Le seul risque est un corporatisme rigide, à comparer avec le risque de la judiciarisation à la mode américaine et des procès sans fin qui s'ensuivent. Comme le précise l'article, cette approche est en perte de vitesse aux USA.