18 juillet 2005

Hépatite B, bilan en demi-teinte pour l'InVS

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire vient de publier les résultats d'une année de surveillance de l'hépatite B aiguë en 2003-2004. Il s'agit des premiers chiffres depuis l'instauration de la déclaration obligatoire de la maladie en 2003.
Entre le 1er mars 2003 et le 1er avril 2004, l'InVS a ainsi recensé 158 cas d'hépatite B aiguë sur l'ensemble du territoire français. Dont deux mortels. L'hépatite B se transmet par un virus à ADN -dit hépadnavirus- dont le réservoir est humain.
Les départements les plus touchés sont ceux d'Ile-de-France, avec 36 cas notifiés. Les principales victimes se recrutent parmi les 30-39 ans, qui représentent 28,5% du total. Suivis de près par les 40-49 ans, avec 24,7% des cas recensés. L'origine de la contamination est sexuelle dans plus de 40% des cas et en revanche, l'usage de drogues -notamment les drogues intraveineuses- n'est responsable que de 6,2% des contaminations.
La maladie ignore également les saisons et touche autant les femmes que les hommes. Ces données sont les premières depuis la réintroduction en mars 2003 de la déclaration obligatoire de l'hépatite B aiguë, suspendue en 1985. "La notification de 158 cas paraît (cependant) peu élevée" précisent les auteurs. "Il existe très probablement une sous-déclaration". Et ils soulignent surtout, que "plus de la moitié des cas notifiés auraient pu être évités si les recommandations de vaccination en vigueur avaient été respectées".
Rappelons que l'hépatite B est à l'origine de près de 10% des transplantations hépatiques en France. Que dans 20% des cas elle évolue vers une cirrhose et que selon l'OMS, le virus de l'hépatite B est à l'origine de 60% à 80% des cancers primaires du foie dans le monde. Les enfants qui en France, naissent de mères porteuses du virus deviendront pour 90% d'entre eux des porteurs chroniques du virus. Et plus d'un sur cinq mourra, des années plus tard, de cirrhose ou de cancer...

Sources: Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n°31/2005